23 janvier 2006


COMMISSION D'ENQUETE SUR L'IMMIGRATION CLANDESTINE : LE LIBRE ECHANGE EST RESPONSABLE!
(audition du ministre des affaires étrangères par la commission sénatoriale, mardi 17 janvier 2006)
M. Jean-Paul Virapoullé a estimé que la politique de libre-échangisme actuelle ne profitait qu'aux pays d'Asie et aux Etats-Unis, mais non à l'Europe. Il a relevé que l'Inde et la Chine formaient chacune, chaque année, plus de 300.000 ingénieurs. Il a souligné que l'Afrique avait été livrée au pillage et qu'il conviendrait de la laisser se développer, relevant notamment les difficultés rencontrées dans la filière du coton alors que les cotonniers américains bénéficiaient de larges subventions. Il a regretté que des technocrates siégeant à l'Organisation mondiale du commerce ou à la Banque mondiale définissent eux-mêmes les conditions du commerce et du développement mondial, souhaitant la mise en place de quotas au profit des productions africaines afin d'en assurer l'écoulement sur le marché mondial.
Evoquant le cas de La Réunion, il a souligné les entraves au développement économique et technologique résultant du fait que les investisseurs étrangers venant d'Inde, de Chine ou d'Afrique du Sud ne pouvaient se rendre facilement dans ce département d'outre-mer faute de pouvoir obtenir des visas rapidement et sans difficulté. Il a mis en avant les problèmes créés par l'absence d'état civil aux Comores, les Comoriens venant à Mayotte obtenir des faux papiers, ce qui posait la question de savoir si les maires devaient inscrire ces personnes sur leurs listes. Il a estimé qu'à Mayotte, territoire français, les mariages devraient être célébrés par des officiers d'état civil et non par des cadis.